Championnats National Afghanistan femmes

Un 23 octobre historique à Aigle

Il faut revenir un instant sur l’événement exceptionnel du 23 octobre dernier à Aigle, à savoir le championnat d’Afghanistan sur route féminin, sous le haut patronage de l’UCI et de son président David Lappartient. Cette instance et c’est relever le degré de confiance et des compétences reconnues, a mandaté le TPV pour s’occuper de l’organisation technique de la course, aidé par de nombreux volontaires tous acquis à cette cause qui ne se reproduira pas.

« Dans ce genre d’événement, unique, et pas qu’au plan humain, on ne peut pas se louper », dit Philippe Andoque, grand témoin, voix-off, producteur, présentateur et à Aigle animateur de la course, micro en main, en relation par téléphone ou avec radio-tour pour tenir le public informé des situations de course. « Il n’y avait pas de moto-course », précise-t-il. « J’étais la pièce rapporteuse, mais tout a bien fonctionné. » Reste que la pression inhérente à ce genre de manifestation a modulé les deux jours puisque le samedi fut réservée à la partie officielle et que des médias internationaux -une trentaine- avaient effectué le déplacement, conscients de ce qui se passait.

Le parcours? Que du plat, long de 56 km (2 tours de 28km, porteurs d’un dénivelé de 140m au total) avec 56 femmes cyclistes au départ. Hasard? Coïncidence? Chargé des contours de la course, le TPV a pris en compte les forces forcément disparates des concurrentes. « Il ne fallait pas perdre la moitié du peloton après une boucle», dit Philippe Andoque, confirmant les propos tenus par Alain Witz, patron du Tour du Pays de Vaud. Il n’y a eu que quelques abandons. Anecdotiques. Car L’important se situait ailleurs.

Les deux insistent sur le mot liberté. Depuis la prise de Kaboul par les talibans, il n’est plus possible pour les Afghanes de pratiquer leur sport dans leur pays. C’est dire que ce qui s’est passé à Aigle est historique. Personne n’oubliera cette fenêtre ouverte sur une lumière de vie perdue. Avec, autre point d’orgue, des sourires et des larmes tout au long du week-end.

L’organisation d’un tel événement a pris des mois. L’aspect sportif a été une chose, celui touchant à l’administratif et tout ce qui en découle, une autre. Des afghanes se trouvaient déjà depuis un certain temps en Italie, engagées par des formations de la péninsule. D’ailleurs et pour l’Histoire elles ont gagné toutes les épreuves (catégories) inscrites au programme. « Pour les autres, ajoute Philippe Andoque, un avion affrété par des philanthropes a assuré la liaison Suisse-Kaboul et retour. »

Une partie du monde s’est ainsi mobilisée pour une cause noble, inscrite désormais dans le grand livre d’histoires inoubliables, à raconter.

Jacques WULLSCHLEGER – Responsable Médias TPV